jeudi 28 août 2008

La rousse des terreaux

Support : Aquarelle 50 x 46 cm. Papier Arches 300g


Couleurs :Outremer, sienne brulée, sienne naturelle, alizarine, vert de cobalt


Inspiration : L'architecture de Lyon est parfois grandiloquente, cette statue, sur la place centrale, hésite entre le pompier et le baroque, dans un cadre de fenêtres austères. A la fois chaotique et dynamique, elle donne une vie à cette place qui sans elle serait sans doute trop rigide. Cette structure de pierre est a mi-chemin entre le contenu humain de la ville et le contenant immobilier, y compris au niveau de l'échelle. Et tant qu'a patauger dans l'allégorie, cette représentation se plaçait a mi chemin entre les idéaux (ciel) et l'humain. Je voulais une figure humaine fatiguée, matérielle, sombre, petite, repliée, détournée… une sculpture farouche, entre la pierre et le rêve, concrète et abstraite, qui accroche la lumière, qui absorbe le mouvement, Je sentais aussi une perspective construite mais lumineuse, un plan rigoureux sans être trop défini sur un ciel lointain, inatteignable, évaporé au-delà de nos idéaux.


J'ai choisi l' harmonie de couleurs la plus classique et la plus restreinte possible, un univers minéral leger et majestueux, des clairs lumineux mais granuleux, solaires, mais pas stridents, sauf les touches de rouge signalant l'humain.


Composition : Je voulais une grande diagonale dynamique pour contraster avec la petite figure, noyée, écrasée par la perspective et la fatigue.


Sur les vignettes de composition, les triangles se sont imposés très vite, la seule façon de faire cohabiter et se répondre deux univers opposés, le ciel tut en haut, la petite figure sombre coincée en bas. J'ai un peu arrondi la perspective, ce qui la dramatise encore. Le personnage compense sa petitesse par le contraste, ce qui lui permet d'être écrasé mais présent, j'ai essayé qu'on ne la remarque pas du premier coup, que l'on passe à coté de la première lecture, et qu'elle devienne soudain évidente, incontournable, bien qu'excentrée.


Processus : J'ai fait un dessin des grandes lignes architecturales et de la sculpture. J'ai ensuite peint un léger dégradé pour le ciel. J'ai modelé les bâtiments du fond dans le mouillé, en jouant sur le séchage pour désaturer et changer les couleurs, pour donner une atmosphère. J'ai ensuite peint la façade proche avec un sienne léger pour dégager la forme de la sculpture, en posant les ombres dans le demi-frais. La sculpture s'est fait en deux séances dans l'humide, un fond de sienne naturelle inégalement réparti et des touches d'outremer et de sienne brulée posées pour se mélanger sur le papier, des réouvertures de blanc au cours du sechage pour donner l'élan au cheval. La dernière touche pour poser le personnage qui donnera le titre au tableau.

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